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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/114

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À LESBOS

savon de Marseille que jadis vendait son grand-père.

Il est vrai que quelques bons millions, en espèces sonnantes et trébuchantes, amoindrissaient l’odeur savonneuse exhalée par le passé.

La mousse s’abat si vite !

La duchesse, comme une honnête bourgeoise, aimait son mari.

Elle croyait fermement à l’amour de ce dernier.

Un jour, elle s’aperçut que le duc la délaissait.

Jacqueline, fort inquiète, interrogea précipitamment son miroir, lequel lui répondit qu’elle était toujours jolie et très capable d’inspirer une violente et durable passion.

Elle accorda quelques semaines de répit au duc son époux.

Peut-être avait-il besoin de repos.

Des mois se passèrent sans amener aucun changement.

Décidément, M. de Lamberta ne l’aimait plus.

Jacqueline était une femme d’action ; les atermoiements ne pouvaient convenir à sa nature primesautière.

Résolument, la duchesse de Lamberta, autant pour se venger que pour satisfaire ses sens mis en éveil, choisit un amant parmi ses adorateurs.

Le baron de Valmont, un gommeux efflanqué,