devant se soutenir à tous les murs, Laurence quitta la salle, sa fille dans son tablier.
Elle se rendit au bureau.
Derrière un grillage, un homme de trente-cinq ans écrivait.
Après avoir consulté quelques papiers, il demanda brusquement à Laurence :
— Reconnaissez-vous votre enfant ?
Laurence regarda la pauvre petite.
La reconnaître, n’était-ce pas la vouer à une existence affreuse de misère ?
Elle baissa la tête.
Des larmes roulèrent le long de ses joues blêmes.
— Non, monsieur, bégaya-t-elle.
— Alors, vous l’abandonnez ?
— Je gagne à peine pour manger du pain ; comment nourrirais-je un enfant ?
Elle s’excusait !
L’employé prit un air d’importance, et d’un ton doctoral, il dit :
— Mademoiselle, lorsqu’une fille commet une faute, elle n’a qu’un moyen de se réhabiliter aux yeux de la société : c’est d’élever son enfant. Alors on peut oublier le chute première.
Il appuyait fortement sur certains mots, sans s’apercevoir qu’il n’y a rien de plus comique