promesse, je ne te dois donc aucune compensation.
Elle tournait et retournait cette pièce d’or, le salaire de son corps.
— Ne prends pas un air tragique ; demain tu peux retourner à l’atelier.
Elle hochait la tête.
— Ou reprendre un autre amant.
Un autre amant ! c’est-à-dire mener la vie des vendeuses d’amour !
Aujourd’hui l’abandon, demain les ripailles joyeuses, après le marché convenu.
Quelle horreur !
Aller plus avant dans cette voie la terrifiait.
Elle songeait à Marceline.
D’abord, librement, elle avait folâtré sur le trottoir, donnant ou vendant, selon son caprice, ses baisers fardés ; puis, elle était devenue fille soumise ; en ce moment, une chaîne encore plus lourde pesait sur ses épaules.
Elle appartenait à un des lupanars du boulevard extérieur.
Non, elle ne pouvait accepter une telle existence.
Implorer cet homme !
Peine inutile.
Il n’était généreux que par égoïsme.