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À Lesbos, bandeau de début de chapitre
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XV


Andrée Fernez, installée en face de son chevalet, rêvait, laissant ses pinceaux inactifs et ses couleurs se sécher sur sa palette.

Pourquoi ces yeux rêveurs, comme voilés d’ombre et de tristesse ?

Andrée n’est-elle pas heureuse ?

Ses tableaux se vendent bien.

Les amateurs de goût les recherchent.

Elle peut s’arrêter et regarder fièrement le chemin parcouru.

Sa route avait été longue, garnie de ronces et d’épines ; aux branches lointaines, elle apercevait des gouttes de sang !

Elle se voyait là-bas, à quinze ans, partant avec sa mère, chassées toutes deux du foyer familial par la concubine.

Qu’auraient-elles dû devenir.

Des déclassées.