malheureuse — ancienne courtisane du temps de l’empire — connue de tout Montmartre, qui posait chez Chabrol ?
— Oui, vous voulez parler de Julie la Carotte.
— Son surnom lui venait de son premier métier ; elle vendait des légumes sous une porte, près du marché de Clignancourt.
— Aussi de son habitude de tirer des carottes à ses amants.
— N’a-t-on pas fait une chansonnette sur cette ci-devant beauté ?
— Je crois au contraire que ce sobriquet ne lui fut donné qu’après l’apparition de la « Vénus aux Carottes », à laquelle vous faites allusion.
— Vous savez aussi qu’entre les séances chez Chabrol, elle rééditait parfois sa vie de galanterie !
— Permettez moi une légère rectification : Julie, pour satisfaire son goût pour l’absinthe, se prêtait aux complaisances les plus viles, renouvelées de nos jours, par les blasés, et rappelant les joyeusetés du séjour de Tibère à Caprée.
— Hein ! et la morale qu’en faisaient ces messieurs ?
— Andrée, soyez généreuse.