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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/255

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À LESBOS

Qu’en savons-nous ?

De complicité, ils avaient fait le mal.

Le crime est un lien plus fort que l’amour.

En dernier lieu, il venait d’être déclaré en faillite.

Les créanciers auraient pu se montrer très méchants ; ils eurent pitié de ce vieux dont le sens moral n’existait plus.

Mais la maladie faisait son œuvre.

Fernez marchait vers le gâtisme, ou vers la tombe.

Il n’était plus capable de mal.

Le bien ne lui était plus possible.

Sa maîtresse le lâcha.

En possession des meubles, des bijoux de l’épouse délaissée, de l’enfant abandonnée, elle chassa son compagnon de route.

Il n’était plus bon à rien.

Ce fut le dernier coup.

Il aurait dû aller finir à l’hôpital.

Des voisins eurent pitié de ce débris sénile ; on le mit dans une mansarde pour qu’il pût mourir sur une paillasse.

Rue de Vaugirard, au troisième étage, au fond d’un corridor, dans un cabinet à peine meublé d’un lit de fer délabré, sous des draps à trous, un vieillard est couché et se débat.

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