— Non. Il était donc négociant ? demanda-t-elle, intéressée, malgré sa volonté.
— Oui, cette femme, sa maîtresse, le fit entrer dans une entreprise condamnée d’avance.
D’accord, avec d’autres complices, elle acheva de le ruiner, ou du moins, elle parvint à tromper les fournisseurs.
— Ces derniers donnèrent leur marchandise ?
— Oui.
Cette femme la revendait à perte ; de là, l’abus de confiance reproché à votre père.
— La somme réclamée est forte ?
— Vingt mille francs.
Ils avaient compté, pour se payer, sur l’héritage d’un parent éloigné ; cet oncle, indigné de la conduite de votre père, vous laissa tout son avoir.
— Vingt mille francs !
Andrée demeura pensive.
Elle quitta le prêtre sans plus ajouter un mot.
Le lendemain, mademoiselle Fernez alla trouver un avocat de ses amis.
— Voici toute ma fortune, dit-elle, en souriant, après lui avoir expliqué la situation, faites le nécessaire pour réhabiliter mon père.
L’avocat voulut la complimenter.
Elle lui imposa silence.