Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
À LESBOS

Madame Badère implora du geste, de la voix et du regard la clémence du ciel.

Eugène reçut une maîtresse paire de gifles.

Le malheureux, réveillé en sursaut, au milieu peut-être d’un songe heureux, se sauva en frottant ses joues endolories et en pleurant comme un veau.

À partir de ce moment, on le surveilla.

Obligé d’écouter chaque soir, malgré lui, un chapitre de versets, il devint promptement un anti-religieux.

Première cause de l’inimitié que ses parents lui témoignèrent.

À quinze ans, on le plaça dans un collège.

Inutile de vous nommer l’établissement.

Là, Eugène eut le malheur, n’étant pas un érudit en grammaire, de se tromper de genre, et de prendre pour le féminin, chez un de ses condisciples, ce qu’on regarde généralement comme devant appartenir au masculin.

Le complice d’Eugène, — c’était le fils du directeur, — ne se plaignit pas.

Une après-midi, pendant la récréation, ils causaient avec feu au fond du jardin, lorsqu’une grande ombre noire surgit devant eux.

Un professeur curieux, ils le sont tous, de con-