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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/62

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À LESBOS

— Mon aimable voisine.

— Votre voisine ! Autour de vous, les chambres ne sont louées qu’à des hommes.

— En face de moi, au cinquième.

— Ah ! je comprends. Vous voulez parler de mademoiselle Andrée.

— Une brune ?

— Oui, elle demeure avec sa mère.

— Il y a longtemps qu’elle habite la maison ?

— Cinq ans ; mais je ne sais rien sur leur compte. Elles ne sont pas causeuses ; impossible de les faire jaboter sur le passé. D’où viennent-elles ? Je l’ignore.

— Elles sont riches ?

— Pauvres comme Job, et travaillent pour manger.

Eugène salua madame Petiot et partit muni de ces simples et sommaires renseignements.

Il chantonnait tout en marchant.

Mademoiselle Andrée devait être honnête, puisque madame Petiot, un peu bavarde comme toutes les portières, n’avait rien dit sur son compte.

Il s’arrêta au milieu du trottoir.

— Décidément, pensa-t-il, je deviens fou ! Que m’importe l’honnêteté de mademoiselle Andrée ? Elle est pauvre, je n’ai que des dettes, voilà vrai-