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Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/78

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À LESBOS

Pourquoi, en effet, n’aurait-elle pas rêvé à l’avenir ?

Devait-elle se croire vouée éternellement à la souffrance ?

De son poste d’observation, Eugène ne pouvait deviner toutes les pensées qui se poussaient sous ce front blanc, ombragé de cheveux noirs qu’il admirait si platoniquement.

Une après-midi, comme de coutume, il était fort attentionné à suivre les moindres mouvements de sa voisine, lorsqu’on heurta fortement à sa porte.

Il n’entendit pas.

La clef était dans la serrure, le visiteur entra sans façon.

C’était un jeune homme, le fils d’un passementier du quartier, ancien camarade de promotion de Badère.

Surpris de ne voir personne dans la chambre, il regarda tout autour de lui et finit par apercevoir Eugène perché en l’air et se maintenant dans sa position par un effort pénible d’équilibre.

Il s’approcha de son ami sans que celui-ci l’entendit.

— Quel sujet intéressant peut ainsi captiver ton attention ? lui cria-t-il à l’oreille.

Eugène tressaillit.