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Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/108

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RÉFLEXION.

Nul repos pour celui qui ne le trouve pas en soi. Le cœur inquiet, qui cherche au dehors dans les créatures la paix dont il est privé intérieurement, se fait une grande illusion ; elle n’est pas là. Pour qui vous tromper vous-même ? La mer soulevée par les tempêtes n’est pas plus agitée que le monde ; et vous lui dites : Apaise mon trouble ! Il n’y a de joie que dans la conscience pure. Les plaisirs distraient, les passions enivrent un moment ; mais ce moment passé, que reste-t-il ? Et encore que d’ennui souvent et que d’amertume pendant sa durée ! Vous représentez-vous, au contraire, une félicité comparable à celle qui accompagne l’innocence ; quelque chose qui, dès ici-bas, ressemble plus au ciel, que l’état d’une âme détachée de la terre, et tranquille sous la main de Dieu qu’elle possède déjà par l’espérance et par l’amour ? Eh bien donc, que cet état devienne le vôtre ; venez et goûtez combien le Seigneur est doux[1] ; faites un effort, veuillez seulement : celui qui donne le bon vouloir vous donnera aussi de l’accomplir.


CHAPITRE VII.

QU’IL FAUT AIMER JÉSUS-CHRIST PAR DESSUS TOUTES CHOSES.

1. Heureux celui qui comprend ce que c’est que d’aimer Jésus, et de se mépriser soi-même à cause de Jésus.

Il faut que notre amour pour lui nous détache de tout autre amour, parce que Jésus veut être aimé seul par dessus toutes choses.

L’amour de la créature est trompeur et passe bientôt ; l’amour de Jésus est stable et fidèle.

Celui qui s’attache à la créature tombera comme elle, et avec elle ; celui qui s’attache à Jésus sera pour jamais affermi.

Aimez et conservez pour ami celui qui ne vous quittera point alors que tous vous abandonneront, et qui, quand viendra votre fin, ne vous laissera point périr.

  1. Ps. xxxiii, 9.