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CHAPITRE VIII.

DE LA FAMILIARITÉ QUE L’AMOUR ÉTABLIT ENTRE JÉSUS ET L’AME FIDÈLE.

1. Quand Jésus est présent, tout est doux et rien ne semble difficile ; mais quand Jésus se retire, tout fatigue.

Quand Jésus ne parle pas au dedans, nulle consolation n’a de prix ; mais si Jésus dit une seule parole, on est merveilleusement consolé.

Marie Madeleine ne se leva-t-elle pas aussitôt du lieu où elle pleurait, lorsque Marthe lui dit : Le Maître est là, et il vous appelle[1].

Heureux moment, où Jésus appelle des larmes à la joie de l’esprit !

Combien, sans Jésus, n’êtes-vous pas aride et insensible ! Et quelle vanité, quelle folie, si vous désirez autre chose que Jésus-Christ ! Ne serait-ce pas une plus grande perte que si vous aviez perdu le monde entier ?

2. Que peut vous donner le monde sans Jésus ?

Être sans Jésus, c’est un insupportable enfer ; être avec Jésus, c’est un paradis de délices.

Si Jésus est avec vous, nul ennemi ne pourra vous nuire. Qui trouve Jésus, trouve un trésor immense, ou plutôt un bien au-dessus de tout bien.

Qui perd Jésus, perd plus et beaucoup plus que s’il perdait le monde entier.

Vivre sans Jésus, c’est le comble de l’indigence ; être uni à Jésus, c’est posséder des richesses infinies.

3. C’est un grand art que de savoir converser avec Jésus ; et une grande prudence que de savoir le retenir près de soi.

Soyez humble et pacifique, et Jésus sera avec vous.

  1. Joann. xi, 28.