Seigneur, donnez-moi la patience encore cette fois. Soutenez-moi, mon Dieu, et je ne craindrai point, quelque pesante que soit cette épreuve.
2. Et maintenant que dirai-je encore ? Seigneur, que votre volonté se fasse[1]. J’ai bien mérité de sentir le poids de la tribulation.
Il faut donc que je le supporte : faites, mon Dieu, que ce soit avec patience, jusqu’à ce que la tempête passe, et que le calme revienne.
Votre main toute-puissante peut éloigner de moi cette tentation, et en modérer la violence, afin que je ne suc combe pas entièrement, comme vous l’avez déjà tant de fois fait pour moi, ô mon Dieu, ma miséricorde !
Et autant ce changement m’est difficile, autant il vous l’est peu : c’est l’œuvre de la droite du Très-Haut[2].
Le premier mouvement de l’âme éprouvée par la tentation doit être de s’humilier, de reconnaître son impuissance, et aussitôt de recourir avec une vive foi à celui qui seul est sa force : Seigneur, sauvez-moi, car je vais périr[3] : et Dieu se hâtera de venir au secours de cette pauvre âme ; il étendra pour la secourir sa main toute puissante ; Il commandera aux vents et à la mer, et il se fera un grand calme[4]. Ainsi encore, lorsque le cœur est brisé d’affliction, oppressé d’angoisse, que fera-t-il ? Il se jettera dans le sein de Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, Père de miséricorde et Dieu de toute consolation, qui nous console dans nos épreuves : car, de même que les souffrances de Jésus-Christ abondent en nous, ainsi abonde par Jésus-Christ notre consolation[5]. Alors, si notre âme, comme celle de Jésus, est triste jusqu’à la mort[6], si nous disons comme lui : Mon Père, que ce calice s’éloigne de moi ! comme lui aussi nous ajouterons : Non pas ce que je veux, mais ce que vous voulez ![7] .