de la lumière incréée et de celle qui n’en est qu’un faible reflet.
3. O lumière éternelle, infiniment élevée au-dessus de toute lumière créée, qu’un de vos rayons, tel que la foudre, parte d’en haut et pénètre jusqu’au fond le plus intime de mon cœur !
Purifiez, dilatez, éclairez, vivifiez mon âme et toutes ses puissances, pour qu’elle s’unisse à vous dans des transports de joie.
Oh ! quand viendra cette heure heureuse, cette heure désirable où vous me rassasierez de votre présence, où vous me serez tout en toutes choses !
Jusque-là je n’aurai point de joie parfaite.
Hélas ! le vieil homme vit encore en moi ; il n’est pas tout crucifié, il n’est pas mort entièrement.
Ses convoitises combattent encore fortement contre l’esprit ; il excite en moi des guerres intestines, et ne souffre point que l’âme règne en paix.
Mais vous qui commandez à la mer et qui calmez le mouvement des flots, levez-vous, secourez-moi[1].
Dissipez les nations qui veulent la guerre[2], et brisez-les dans votre puissance.
Faites, je vous conjure, éclater vos merveilles, et signalez la gloire de votre bras[3] : car je n’ai point d’autre espérance ni d’autre refuge que vous, ô mon Dieu !
Il est étrange que, connaissant Dieu, toute notre âme ne soit pas absorbée dans son amour ; qu’elle s’arrête encore aux créatures, au lieu de se plonger et de se perdre dans la source de tout bien. Qu’est-ce que le bonheur, sinon l’amour ? et qu’est-ce que le bonheur infini, sinon un amour sans bornes ? Il faut donc à notre cœur un objet infini, il faut Dieu : rien de créé ne saurait le satisfaire jamais. Que me veut le monde ? Qu’ai-je besoin de lui ? Que peut-il me donner ? Mon cœur est plus grand que tous ses biens, et Dieu