Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/268

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tifier par vos discours ; mais lorsqu’il vous survient une affliction soudaine, vous manquez de conseil et de force.

Considérez votre extrême fragilité, dont vous avez si souvent l’expérience dans les plus petites choses ; et toutefois Dieu le permet ainsi pour votre salut.

2. Bannissez de votre cœur, autant que vous le pourrez, tout ce qui le trouble. A-t-il été surpris, qu’il ne se laisse point abattre, mais qu’il se dégage sur-le-champ.

Souffrez au moins avec patience, si vous ne pouvez souffrir avec joie.

Lorsque vous êtes peiné d’entendre certaines choses, et que vous en ressentez de l’indignation, modérez-vous, et veillez à ce qu’il ne vous échappe aucune parole trop vive qui scandalise les faibles.

Votre émotion s’apaisera bientôt, et le retour de la grâce adoucira l’amertume intérieure.

Je suis toujours vivant, dit le Seigneur, pour vous se courir et vous consoler plus que jamais, si vous mettez en moi votre confiance, et si vous m’invoquez avec ferveur.

3. Armez-vous de constance, et préparez-vous à souffrir encore d’avantage.

Tout n’est pas perdu, quoique souvent vous soyez dans le trouble et tenté violemment.

Vous êtes un homme, et non pas un Dieu ; vous êtes de chair, et non pas un ange.

Comment pourriez-vous toujours vous maintenir dans un égal degré de vertu, lorsque cette persévérance a manqué à l’Ange dans le ciel, et au premier homme dans le paradis ?

C’est moi qui soutiens et qui délivre ceux qui gémissent ; et j’élève jusqu’à moi ceux qui reconnaissent leur infirmité.

4. Le F. Seigneur, que votre parole soit bénie ; elle m’est plus douce que le miel à ma bouche[1].

  1. Ps. xviii, 11.