Page:Kempis - L Imitation de Jesus Christ, traduction Lammenais, edition Pages, 1890.djvu/336

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vez le Sacrement avec un humble respect, vous reposant sur la toute-puissance de Dieu, de ce que vous ne pourrez comprendre.

Dieu ne trompe point ; mais celui qui se croit trop lui même est souvent trompé.

Dieu s’approche des simples ; il se révèle aux humbles, il donne l’intelligence aux petits[1], et il cache sa grâce aux curieux et aux superbes.

La raison de l’homme est faible, et se trompe aisément ; mais la vraie foi ne peut pas être trompée.

5. La raison et toutes les recherches naturelles doivent suivre la foi, et non la précéder ni la combattre.

Car la foi et l’amour s’élèvent par-dessus tout, et opèrent d’une manière inconnue dans le très saint et très auguste Sacrement.

Dieu éternel, immense, infiniment puissant, fait dans le ciel et sur la terre des choses grandes, incompréhensibles, et nul ne saurait pénétrer ses merveilles.

Si les œuvres de Dieu étaient telles que la raison de l’homme pût aisément les comprendre, elles cesseraient d’être merveilleuses et ne pourraient être appelées ineffables.

RÉFLEXION.

L’impie veut savoir, et c’est là sa perte. Il demande le salut à la science, il le demande à l’orgueil, il se le demande à lui-même : et du fond de son intelligence ténébreuse, de sa nature impuissante et dégradée, sort une réponse de mort. Chrétiens, ne l’oubliez jamais, le juste vit de la foi[2]. Vivez donc de la foi, en vivant de l’adorable Eucharistie, qui en est la plus forte comme la plus douce épreuve. Celui qui est la voie, la vérité, la vie[3], Jésus-Christ, Fils de Dieu, a parlé ; il a dit : Ceci est mon corps, ceci est mon sang[4]. Le croyez-vous ainsi ?[5] Oui, je le crois ainsi, Seigneur. Le ciel et la terre passeront, mais vos paroles ne passeront point[6]. Je crois et je confesse que ce qui était du pain est vraiment votre corps, que ce qui était du vin est vraiment votre sang. Mon esprit se soumet, et impose silence aux sens révoltés. Dieu a tant aimé l’homme qu’il a donné

  1. Ps. cxvii, 130.
  2. Rom. i, 17.
  3. Joann. xiv, 6.
  4. Matth. xxvi, 26, 28.
  5. Joann. xi, 26.
  6. Matth. xxiv, 35.