2. Oh ! que de pesantes tribulations ont souffertes les Apôtres, les Martyrs, les Confesseurs, les Vierges, et tous ceux qui ont voulu suivre les traces de Jésus-Christ ! Ils ont haï leur âme en ce monde, pour la posséder dans l’éternité[1].
Oh ! quelle vie de renoncement et d’austérités, que celle des Saints dans le désert ! quelles longues et dures tentations ils ont essuyées ! que de fois ils ont été tourmentés par l’ennemi ! que de fréquentes et ferventes prières ils ont offertes à Dieu ! quelles rigoureuses abstinences ils ont pratiquées ! quel zèle, quelle ardeur pour leur avancement spirituel ! quelle forte guerre contre leurs passions ! quelle intention pure et droite toujours dirigée vers Dieu !
Ils travaillaient pendant le jour, et passaient la nuit en prières ; et même, durant le travail, ils ne cessaient point de prier en esprit.
3. Tout leur temps avait un emploi utile. Les heures qu’ils donnaient à Dieu leur semblaient courtes, et ils trouvaient tant de douceur dans la contemplation, qu’ils en oubliaient les besoins du corps.
Ils renonçaient aux richesses, aux dignités, aux honneurs, à leurs amis, à leurs parents : ils ne voulaient rien du monde ; ils prenaient à peine ce qui était nécessaire pour la vie ; s’occuper du corps, même dans la nécessité, leur était une affliction.
Ils étaient pauvres des choses de la terre ; mais ils étaient riches en grâces et en vertus.
Au dehors tout leur manquait ; mais Dieu les fortifiait au dedans par sa grâce et par ses consolations.
4. Ils étaient étrangers au monde, mais unis à Dieu, et ses amis familiers.
Ils se regardaient comme un pur néant, et le monde les méprisait ; mais ils étaient chéris de Dieu, et précieux devant lui.
Ils vivaient dans une sincère humilité, dans une obéis-
- ↑ Joan. xii, 25.