Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/144

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Un des premiers soins du premier consul fut de songer à pacifier les provinces de l’Ouest et de faire cesser une guerre qualifiée par lui-même de « guerre de géants. »[sic] À cet effet, il donna des ordres au général Brune, qui commandait alors en chef l’armée de Bretagne. Ce général, animé de sentiments plus loyaux que ceux de ses prédécesseurs, entra en pourparlers avec les chefs de la Chouannerie.

M. Le Gris du Val, malgré la fourberie dont il avait failli être victime, ne repoussa point les ouvertures qui lui furent faites. Il était fatigué de cette guerre sans issue, et, d’ailleurs, sa santé était délabrée. Ayant donc pris toutes les précautions exigées par la prudence, il se rendit à Rennes, avec plusieurs chefs, parmi lesquels se trouvait mon père.

Le général Brune les accueillit non-seulement avec la plus parfaite courtoisie, mais il s’efforça de les attacher au service de la République, au nom du Gouvernement. Il proposa le grade de général de brigade à M. Le Gris du Val, et celui de colonel à mon père.

Ces Messieurs, tout en le remerciant avec effusion, lui firent facilement comprendre que, dans leur situation, tout en restant fidèles à l’engagement de se soumettre, ils ne pouvaient rien accepter ; mais ils lui prouvèrent qu’ils avaient fait tout ce qui dépen-