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cha pas les rivalités et les divisions si funestes d’autrefois de se reproduire[1]. En effet, des hommes dont l’autorité bonapartiste, dans ses proscriptions, ne s’était nullement préoccupée, profitèrent des circonstances pour réunir autour d’eux des partisans courageux et dévoués, et ils en prirent le commandement, sans autre titre que celui dont ils se décoraient, agissant comme s’ils avaient eu l’initiative du mouvement, comme s’ils avaient ignoré la nomination d’un chef unique.

M. de Courson de La Villevalio, membre d’une très ancienne famille bretonne, avait figuré, bien que jeune encore, dans la première Chouannerie, notamment au combat meurtrier de Tréglamus, près de Guingamp. C’était un homme fort honorable, très aimé, intelligent, d’un caractère froid, attaché à ses devoirs, sans ambition ; manquant peut-être un peu d’initiative, il avait, en revanche, des qualités très précieuses, et certainement il était digne du commandement confié à sa loyauté, à son énergie. Pendant cette guerre des Cent Jours, il fut d’une grande prudence ; il sut inspirer non-seulement de la confiance à la nouvelle armée royaliste, mais aussi à ceux qui, n’ayant pu le rejoindre, lui fournirent les ressources nécessaires pour soutenir la guerre. Se

  1. Voir annexe n° 1.