Page:Kerigant - Les Chouans - Épisodes des guerres de l’Ouest dans les Côtes-du-Nord, 1882.djvu/22

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En effet, il s’établit bientôt entre eux des liens d’affection qu’un siècle de bouleversements n’a point altérés.

Une vive amitié ne tarda pas non plus à se former entre les deux beaux-frères, comme elle existait déjà entre les deux jeunes femmes, qui ne s’étaient jamais quittées. Elles éprouvaient plus vivement le désir de se rapprocher à mesure que les événements révolutionnaires s’accentuaient davantage et prenaient un caractère de plus en plus sinistre.

Dans cette famille, composée de deux jeunes femmes élevées dans des idées religieuses et monarchiques, et de deux jeunes hommes de bonne éducation, sur lesquels elles exerçaient une grande influence, les lois et décrets oppressifs contre l’Église et la Monarchie produisirent une profonde répulsion. Mme  Le Gris du Val, plus âgée de quelques années que sa sœur, à laquelle elle avait servie de mère, douée d’une vive intelligence et d’une facilité d’élocution relevée encore par une remarquable beauté, ne pouvait contenir son indignation et la fit bientôt partager par tous ceux qui l’entouraient. MM. Le Gris du Val et de Kerigant, sans être aussi animés, prévoyant cependant une lutte redoutable, s’y préparèrent de bonne heure.

Un événement imprévu vint hâter l’explosion.