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d’Hidriot, l’un des condamnés. Tout étant préparé pour le coup de main, Duviquet partit des environs de Plémet, avec vingt-cinq ou trente hommes, aux derniers jours de juin 1798. Il rallia dans la commune de Plédran Carfort, qui, désigné pour commander l’expédition, devait réunir une trentaine d’hommes choisis à ceux de Duviquet.

Cette troupe se dirigea le soir sur Saint-Brieuc et resta cachée aux abords de la ville jusqu’au moment d’agir[1]. Entre onze heures et minuit, douze hommes s’introduisirent chez les parents d’Hidriot, se revêtirent des uniformes de soldats du 104e et partirent de là, Carfort au milieu d’eux, vêtu d’une grande capote, les mains en apparence liées derrière le dos, et figurant un prisonnier. Cette patrouille, initiée au mot d’ordre, se dirigea vers la prison, sous prétexte d’y déposer un émigré arrêté.

Le factionnaire ayant crié : Qui vive ? les formalités d’usage furent remplies, et le chef de la patrouille put s’approcher du guichet de la prison et s’aboucher avec le geôlier.

Le guichetier lui dit de conduire le prisonnier au

  1. Le gros de la troupe se cacha, si ma mémoire est fidèle, dans la Cave au Loup, peu éloignée de la prison, afin d’être à même de porter secours à Duviquet. Les lieux étaient disposés tout autrement qu’ils ne le sont aujourd’hui.