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dique des poètes Gallois du XVIe siècle, au fameux Coelbren y beirdd ; car le Coelbren a juste le degré d’authenticité de ce Kyvrynac’h, ou Mystère des Bardes, dont il s’est épris bien malheureusement.

J’ai éprouvé, je l’avoue, un vrai soulagement en voyant un philologue que personne n’honore autant que moi, traiter plus favorablement ma traduction des Bardes. Ici, en effet, ce n’est pas de la forme, c’est du fond même qu’il s’agit, c’est-à-dire de la vie ou de la mort du livre.

Je ne puis résister au plaisir de citer les paroles de H. Pictet. Si on les trouve trop flatteuses, qu’on y voie son désir de tempérer par l’indulgence les sévérités de ses critiques :

« Dans la traduction, dit-il, il y a beaucoup plus à louer qu’à critiquer, vu la grande difficulté de l’entreprise. Profondément initié par ses travaux antérieurs et ses prédilections au génie de la poésie celtique, le traducteur a su s’inspirer très-heureusement de la rude simplicité des vieux Bardes, sans s’abandonner comme les Gallois à cet enthousiasme aveugle qui s’efforce de dissimuler par des artifices de traduction les aspérités un peu barbares de cette sombre muse, et qui cherche des allusions profondes là où il n’y a bien souvent que de l’obscurité. Sa version est constamment simple, claire, concise, poétique aussi, par cela même qu’elle est simple et sans prétentions académiques. Elle laisse bien loin derrière elle, sous ce rapport, les traductions anglaises qui l’ont précédée. Quant à l’exactitude, elle leur est assurément très-supérieure. »