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Pourtant M. Gérôme est un peintre sérieux, qui appelle l’analyse ; il ferait bien d’abandonner un peu ses recherches archéologiques, et de revenir parfois à ces tableaux si intéressants, où il nous racontait les mœurs russes et les mœurs orientales. Il excelle dans cette précision d’observateur. Là, nous le croyons, est sa vraie voie. Son meilleur tableau reste toujours son Combat de coqs.

En résumé, M. Gérôme est plus ingriste que M. Ingres, et, avouons-le en passant, M. Ingres gagne beaucoup depuis que ses imitateurs exagèrent son école.

Nous avons encore affaire à un élève de Delaroche ; mais qu’il y a loin du tableau de M. Hamon à la grâce élégante, à la tenue, au charme que possédait l’auteur des Saintes Femmes ! vraiment nous avons peine à croire que le charmant peintre de Ma sœur n’y est pas, des Orphelines, et de tant d’autres jolis sujets, soit l’auteur de la lithographie coloriée qu’il intitule l’Amour en visite.

Cette peinture mièvre, lymphatique et léchée, a la prétention de vouloir imiter la peinture athénienne. Hélas ! j’ai beau appeler toute ma bonne volonté et toutes mes illusions à mon aide, je n’y vois que les agaceries maladroites et le sourire plâtré d’une de nos parisiennes demi-monde. La