Page:Kindt - Pour se damner.djvu/119

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Et joignant les mains avec un geste de supplication suprême, il s’éloigna.


Je te laisse à juger quelle soirée je passai ! J’étais si tremblante que je répondis tout de travers ; chacun s’apercevait de ma pâleur. Enfin je prétextai une affreuse migraine et je me retirai.

La tante Hortense, à un moment, s’était approchée de moi.

— Tu souffres, me dit-elle ; qu’y a-t-il ?

— Rien, répliquai-je avec un peu d’impatience ; j’ai besoin de repos, demain il n’y paraîtra plus.

Elle n’insista pas, et je gagnai mon appartement. Alors je me livrai aux plus tristes réflexions : voilà donc ce que voulait cet amant si tendre et si timide jusqu’alors. Le dénoûment de cette vulgaire aventure me remplissait de douleur et de honte ; je maudissais ma faiblesse, seule cause de la témérité du capitaine, et