Page:Kindt - Pour se damner.djvu/138

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— Grand Dieu ! qu’avez-vous ? s’écria l’Allemand en voyant se décomposer ce beau visage, des taches verdâtres se former sur cette peau délicate.

— Il y a, misérable, balbutia-t-elle, que je vais mourir. J’ai sauvé Henry, je suis heureuse ! As-tu cru, lâche, qu’une comtesse de Maillecraye se prêtait à de pareils marchés ! Tu posséderas peut-être la femme que tu voulais, mais tu la posséderas morte.

Le capitaine haussa les épaules.

— Comtesse, dit-il d’une voix claire, nous étions faits pour nous entendre ; vous m’avez joué, je le reconnais, mais moi aussi j’ai violé notre pacte, je me méfiais des femmes de France.

Et il ajouta en tirant sa montre :

— À votre tour, écoutez.

Le bruit de la fusillade retentit dans la cour, l’officier prussien ouvrit la fenêtre ; la comtesse entendit une voix qui criait encore : — Louise ! adieu, Louise !…

Alors, sentant l’agonie qui venait, elle voulut parler, mais ses lèvres violettes ne