Page:Kindt - Pour se damner.djvu/147

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faisais une réflexion à Armand, resté sans mot dire à mes côtés, je le vis tout à coup pousser une exclamation étouffée en jetant les mains en avant.

Hélène venait d’entrer dans l’office ; belle comme l’aurore, ses épaules sortaient de sa robe de satin blanc ; par les échancrures de son corsage on voyait ses seins durs faisant saillie ; des roses blanches se mêlaient à ses cheveux pâles, des roses blanches s’accrochaient partout sur sa parure de fiancée ; c’était une blancheur immaculée, elle paraissait être enveloppée dans un nuage d’encens.

Avec son grand air de patricienne, elle dit quelques mots aux laquais qui se tenaient droits ; ils sortirent, un seul resta ; c’était un grand valet bien découplé à l’air obséquieux et soumis ; il portait dans les mains un plat fumant, qu’il déposa sur une planche à l’arrivée de la jeune comtesse.

Il n’y avait plus qu’eux deux dans l’office.

Alors elle s’approcha de lui, et en avançant ses lèvres contre cette face rasée, elle lui jeta les deux bras autour du cou ; mais