Page:Kindt - Pour se damner.djvu/154

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Il y jeta les yeux et bondit hors de son lit.

— Faites entrer ce monsieur dans le salon, dit-il d’une voix altérée, je viens à l’instant.

C’était la carte du marquis Robert de Tancray.

Il fit sa toilette rapidement, surmontant son trouble, et entra d’un pas ferme dans la pièce où attendait M. de Tancray.

C’était un homme d’une cinquantaine d’années, grand et maigre, les cheveux blancs, de belle figure et de haute mine ; d’un geste, il refusa le siège que lui montrait le jeune homme.

— Monsieur, dit-il, j’irai droit au fait, puisqu’aussi bien vous devinez ce qui m’amène ! Vous êtes l’amant de la marquise de Tancray et je viens vous en demander raison.

— Monsieur le marquis, répondit Georges très pâle, vous insultez la marquise de Tancray ! Je vous jure sur mon honneur…

— Ne jurez pas, c’est inutile : dix fois je vous ai suivis, dix fois j’ai vu sortir la