vais trouvé la compagne de mon choix. À peine avais-je oublié les coques roses de ma future belle-mère, qu’un agacement plus sérieux vint mettre ma patience à une rude épreuve.
Depuis quelques jours, j’entendais par instants des aboiements furieux auxquels succédaient les hurlements d’un chien cherchant noise à la lune ; alors Jenny se baissait, emportait dans ses bras, le cachant sous sa robe, l’horrible animal qu’elle ne laissait pas voir ; puis elle s’enfuyait éperdue, et longtemps après son départ, j’entendais les cris furieux du roquet.
D’autres fois, la mère m’entraînait dans la salle à manger en essayant d’excuser sa fille.
— Pourquoi, lui dis-je un jour, Jenny ne veut-elle pas me montrer le chien ? il est donc bien laid ?
— C’est un animal hargneux et méchant, me répondit-elle troublée ; Jenny a peur qu’il ne vous déplaise.
— Et elle y tient tellement qu’elle ne peut s’en séparer ?