Page:Kindt - Pour se damner.djvu/175

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— Ah ! c’est trop fort ! m’écriai-je. Madame, vous aviez promis de me délivrer de ce chien de malheur !

Et me jetant sous le lit à mon tour, je cherchai éperdument… mais je ne trouvai rien que la malheureuse Jenny que je ramenai par force au milieu de la chambre ; alors je m’aperçus — l’horreur me coupe la parole — je m’aperçus qu’au lieu d’un roquet que je voulais écraser sous mes pieds, c’était ma femme, la créature exquise à laquelle je venais de jurer amour et fidélité, qui jetait ces hurlements féroces ; c’était elle qui, prise d’attaques épouvantables, de tics pour lesquels les médecins ne peuvent trouver de mots assez barbares, poussait ces aboiements, bien faits pour rendre fou de douleur et de rage.

— Malheureuse, m’écriai-je, il fallait me prévenir ! on ne trompe pas ainsi un honnête homme !

Mais les cris et les aboiements redoublaient de fureur, mes paroles se perdaient dans cet atroce vacarme ; je sautai sur mon chapeau et j’allai coucher à l’hôtel.