Page:Kindt - Pour se damner.djvu/62

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vit lui faire un signe qui signifiait clairement : Montez, il faut que je vous parle. Et il monta !

Il y avait dans la loge trois femmes et deux hommes : la comtesse et son mari, une marquise italienne accompagnée d’un Monsieur qu’elle appelait mon cousin, et enfin une princesse russe que Gaston n’avait jamais vue ; celle-là était seule.

Comme il saluait ces dames, la comtesse lui dit :

— Monsieur Dérigny, il faut que vous soyez des nôtres ; après le théâtre nous désirons aller prendre des fraises et du Champagne au cabaret ; et voici mon amie, la princesse Vanda, qui n’a pas de cavalier ; voulez-vous être le sien ?

Gaston s’inclina, affirmant qu’il était trop heureux ; et, en effet, il ne mentait pas ! La princesse Vanda était une adorable blonde, de ces fleurs envoyées par la Russie, pour nous prouver que les femmes ainsi que les plantes rares n’ont pas besoin de soleil ; sa peau laiteuse, sous la-