Page:Kindt - Pour se damner.djvu/76

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gros flocons venaient frapper les vitres.

Dans son peignoir de satin rose, elle se blottissait contre lui la mignonne câline, et ses jolis bras passés autour de son cou, elle lui faisait dire des vers de Musset.

La porte s’ouvrit toute grande et une femme entra.

Elle n’était plus jeune, mais très parée ; ses lèvres peintes avaient un méchant sourire.

— Je viens te chercher, dit-elle au jeune homme qui s’était levé en jetant un nom, ou plutôt je te prie de mettre dehors mademoiselle ; cette idylle a trop duré ; les amourettes n’ont qu’un temps, mon cher, sans cela elles deviennent ridicules ; allons, petite, habillez-vous et sortez ; il m’a plu de quitter mon amant, aujourd’hui il me plaît de le reprendre.

Elle ôta son chapeau, passa ses doigts dans ses fins cheveux teints, de couleur fauve, et regarda le peintre avec son sourire de sorcière faisant son charme ; lui enivré, fou, tendait les bras vers elle avec un cri d’amour que Margot n’avait jamais entendu.