Page:Kindt - Pour se damner.djvu/80

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de ses manches, et ses bras nus, moulés dans le marbre, soutenaient sa tête intelligente ; ses cheveux noirs descendaient en ondes épaisses sur un front large comme celui d’un homme.

Elle n’avait pas l’air cruel, ni câlin, ni fantasque, ni sensuel ; un regard tranquille, sérieux, une âme sereine dans un beau corps en pleine maturité.

Elle contemplait sans trouble et sans flammes cet être très jeune, aux reins forts et souples, à la crinière blonde, courbé devant elle avec l’air d’un fauve dompté.

Il ne faisait pas nuit encore, des traînées de soleil couchant descendaient de l’horizon d’un bleu sombre, venaient illuminer les tableaux suspendus au mur, la table pleine de papiers recouverts d’une écriture allongée, à lettres minces ; un grand chat noir enfonçait ses griffes dans le tapis, et s’étirait, tout plein d’une grâce voluptueuse.

— Comment se peut-il faire, ma chère