que nous autres femmes, femmes célèbres surtout, nous ne rencontrons jamais. Tout le monde est à mes pieds, dites-vous, Eloa la grande romancière a autant d’amoureux que d’envieux et de détracteurs, et ce n’est pas peu dire ; chaque jour, on lui présente des gens illustres qui viennent grossir son cortège de joueurs de flûte !
Mais les avez-vous bien regardées, ces célébrités de toute espèce, peintres, journalistes, écrivains, sculpteurs, politiciens, sénateurs et ministres ? Ils sont vieux, ils sont chauves : la barbe a quelques poils gris et rudes, la moustache a l’air d’une brosse à dents de pauvre, les mains ridées ont plus de grosses veines que les cordages d’un navire continuellement à la pluie, trois cheveux raides essayent de cacher le crâne luisant et poli comme une boule de cuivre ; les yeux clignent, le nez bourgeonne.
— Mais vous en avez de jeunes pourtant…
— Les jeunes ! ah ! bien oui ! vous appelez jeunes ces vieux gommeux de vingt