Page:Kindt - Pour se damner.djvu/98

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mait pas ; elle estimait son mari, assez pour ne le tromper qu’avec une grande passion pour excuse, et cette passion n’était pas venue.

Sa beauté blonde faisait rêver aux choses tendres et éthérées, sa mignonne personne, faite de sourire et de grâce chaste, rappelait les pastels de Latour qu’on dirait effacés par les baisers amoureux.

Elle le plaignait de tant l’adorer, mais, naïvement cruelle, elle lui laissait voir son cœur paisible, et parlait d’amitié.

Enfin comme il souffrait beaucoup, il voulut s’éloigner, et vint lui faire part de sa résolution, un jour qu’elle déjeunait seule, son mari étant absent pour quelques semaines.

Elle l’approuva, fortifia ses bonnes intentions par toutes sortes de phrases abominablement amicales, et lui demanda quand il comptait partir.

— Ce soir, ce soir même !

— Alors je ne vous aurai pas lundi, c’est le jour de ma fête, tous mes amis m’apporteront des fleurs.