Page:Kinon - L’Âme des saisons, 1909.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
LE SOLEIL ET LES ROSES


Lorsqu’au profond azur les étoiles divines
Expirent dans la paix des lueurs opalines ;

Lorsque la brise a des caresses de satin
Et les oiseaux des voix de rosée et de thym ;
 
Lorsqu’on perçoit au loin des rumeurs étouffées
Et que dans les vallons flotte un peuple de fées ;
 
Lorsqu’on devine en l’air, parfumé comme un miel,
L’amoureuse union de la Terre et du Ciel ;
 
Eperdument les tourterelles
Roucoulent dans les bois d’aunelles…

Et soudain, orbe d’or aux cent millions d’yeux,
Le soleil éclatant s’enflamme dans les cieux !


1901.