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LE SOLEIL ET LES ROSES
ÉPITAPHE


À la mémoire du poète
Charles de Sprimont.


Arrète-toi, passant. C’est ici que repose
Un jeune homme nourri de rêves et de roses,
Qui, tantôt paladin couvert de son écu,
Et tantôt ménestrel au luth d’argent, vécut
Dans un songe nacré de teintes opalines
Comme un lever de lune au-dessus des collines.
Il marchait, souriant et calme, sous les cieux.
Il prononçait souvent des mots harmonieux.
Il errait dans les bois, attentif aux murmures
Du vent mystérieux dans les sombres ramures.
Plusieurs, en le voyant passer, disaient : « On sent
Que celui-ci charrie un astre dans son sang ;