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L'AME DES SAISONS


Douceur ! la ville est très tranquille, écoute !
Rien qu’une frêle cloche goutte à goutte...
O mais le cri des oiseaux migrateurs
Qui me lancine jusqu’au cœur !

La ville est en vieilles teintes d’estampes,
Le clair de lune et les rougeurs de lampes
Transfigurant façades et pignons
Et tourelles et clochetons.

Un bruit de forge en quelque rue obscure,
Le gargouillis d’une rivière impure
Sur qui frissonne un réverbère roux,
Lampe des spectres et des fous,

T’attirent !... mais détourne l’œil, prends garde,
Et t’éloignant des ruelles blafardes,
Laisse ton cœur émigrer vers la paix
Des grands vitraux illuminés...