Décidément, il sera temps que je boutonne
Mon pardessus, le vent étant traître ce soir.
Le ciel se fronce et l’on dirait qu’il va pleuvoir.
Décidément, le paysage entier frissonne...
O mon cœur, ô mon cœur, qu’est-ce donc que tu as?
Pourquoi si triste, alors que ce matin encore,
Dans le ruissellement de roses de l’aurore,
Tu remplissais l’azur de tes alléluias ?
Il n’est rien arrivé de nouveau que je sache...
Alors, pourquoi si morne et pourquoi si meurtri ?
Pourquoi pareil au rouge-gorge dont le cri
Saigne et qui vole vers les ronces et s’y cache ?
Le bonheur est en fleurs parmi les jours prochains,
Et ce matin encore, une ivresse divine
Te faisait battre et tressaillir dans ma poitrine...
O mon cœur,ô mon cœur, qu’est-ce donc que tu crains ?
Hélas ! on ne saura jamais ce qui se passe...
On a comme besoin de sangloter un peu.
On craint la sourde nuit qui rampe, on craint le feu
Des étoiles brûlant froidement dans l’espace...