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Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/123

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qu’il devait déjà être capable de mal faire du temps de Runjit Singh. Ce qui lui conviendrait le mieux à l’heure actuelle, c’est la hart, sous les bons soins du gouvernement britannique,

Les choses que je vais raconter arrivèrent à la saison où l’herbe-jungle était haute. Les villageois de Chachuran m’avertirent qu’un troupeau de porcs sauvages s’était enfoncé dans le carré d’Arti-goth. Pénétrer dans l’herbe-jungle est toujours un acte peu sage, malgré cela j’y allai, en partie parce que je ne connaissais rien de la chasse au cochon sauvage, et en partie parce que les villageois m’avaient dit que le gros verrat du troupeau possédait des défenses de trente centimètres de long. Je souhaitai donc l’abattre, afin de pouvoir plus tard montrer les défenses et dire que je l’avais forcé à courre en chasse loyale. Je pris mon fusil et m’enfonçai dans la chaleur étouffante du carré, croyant que ce me serait chose facile de dénicher un sanglier dans vingt-cinq kilomètres carrés de jungle. Maître Wardle, mon fox-terrier, m’accompagnait parce qu’il croyait, lui, que j’étais incapable de subsister une heure sans ses bons avis et sa présence. Il réussit à se faufiler entre les touffes d’herbe, mais je dus me frayer un chemin de force, et au bout de vingt minutes j’étais perdu aussi complètement que si je m’étais trouvé au cœur de l’Afrique centrale, Je ne m’en rendis pas compte tout de suite, mais seulement lorsque je me sentis fatigué de buter et de me pousser à travers l’herbe, tandis que maître Wardle s’asseyait de plus en plus souvent sur son