Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/210

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« — Alors ce n’est pas le moyen de la ravoir, qu’il dit. Dégoisez-moi plutôt votre ennui, espèce de sot garçon.

« Et je lui racontai l’affaire.

« Il fit rentrer sa lèvre inférieure.

« — On vous a pris au piège, qu’il dit. Ju Sheehy se trouverait bien d’ajouter le nom d’un homme au sien le plus tôt possible. Et vous pensiez faire le malin avec elle. C’est la vanité naturelle aux gens bêtes. Térence, vous avez beau être un fameux sot de naissance, vous ne l’êtes pas encore assez pour vous marier avec cette espèce. Que vous ayez dit quelque chose… et malgré vos protestations je suis sûr que vous l’avez fait… ou pas, ce qui serait pire, reniez le tout. Mentez comme le père de tous les mensonges, mais sortez-en à tout prix libre de Judy. Est-ce que je ne sais pas ce que c’est que d’avoir épousé une femme qui était le portrait tout craché de Judy quand elle était jeune ? Je me fais vieux, et j’ai appris la patience ; mais vous, Térence, vous lèveriez la main sur Judy et avant un an vous la tueriez. Ne vous occupez pas si Dinah vous donne votre congé, vous l’avez mérité. Ne vous occupez pas si tout le régiment rit de vous du matin au soir. Tenez-vous à l’abri de Judy et de sa mère. Elles n’ont pas le pouvoir de vous traîner à l’église, mais si elles y arrivaient quand même ce serait pour vous l’enfer. Retournez à votre caserne et faites le mort, qu’il dit. (Puis, par-dessus son épaule :) Il vous faut absolument en finir avec elles.

« Le lendemain j’allai voir Dinah ; mais j’avais