Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/279

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peine de mort faire entendre à des oreilles non initiées. C’est pourquoi elles sont imprimées ici.

Le Saxon est pesé dans la juste balance du Ciel
Comme celle de Balthazar sa condamnation à mort a été prononcée,
Et la main du vengeur ne s’arrêtera plus
Tant que sa race, sa foi, et son langage ne seront pas devenus un rêve du passé.

C’étaient des vers revigorants et qui ronflaient avec entrain ; les I. A. A. sont mieux servis par leurs plumes que par leurs pétards. Dan administra une claque joviale dans le dos de Mulcahy, en le priant de chanter. Les officiers se recouchèrent. Il n’y avait plus nécessité de se promener. Leurs hommes se calmaient d’eux-mêmes en tonitruant comme suit :

Sainte Marie du Ciel a décrété le vœu
Que la terre n’aura pas de repos tant que le sang hérétique
Depuis le bébé au sein jusqu’à l’homme à la charrue
N’aura roulé à l’océan comme le Shannon en crue.

— Vous, j’aurai à vous parler quand tout sera fini, dit avec autorité le père Dennis à l’oreille de Dan. À quoi cela sert-il de vous confesser à moi si vous faites des bêtises comme celle-ci ? Dan, vous avez joué avec le feu ! Je vous donnerai plus de pénitence à réciter en huit jours que…

— Venez toujours en purgatoire avec nous, mon bon Père. Les Boneens sont déjà en mouvement ; ça va être maintenant notre tour.