là où l’on envoie les plus mauvais sujets, et il ne vient de lumière que par les écoutilles et par les trous des avirons. Ne voyez-vous pas la lumière du soleil qui filtre entre le manche et le trou, et papillonne au gré des mouvements du navire ?
— Je vois, mais je ne puis imaginer comment vous l’imaginez vous-même.
— Comment se pourrait-il autrement ? Maintenant, écoutez-moi. Les longues rames, sur le pont supérieur, sont manœuvrées par quatre hommes à chaque banc, au deuxième pont par trois, et tout à fait au fond par deux. Rappelez-vous qu’il fait nuit noire dans le faux pont et que tous les hommes y deviennent fous. Lorsqu’un homme meurt à son banc dans ce pont-là, on ne le jette pas par-dessus bord, mais on le dépèce dans ses chaînes et on le fait passer de force par le trou de la rame, en petits morceaux.
— Pourquoi ? demandai-je, abasourdi moins du renseignement que du ton d’autorité sur lequel il était lancé.