Page:Kipling - Du cran.djvu/270

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quelque chose à raconter, les hommes me le raconteront. »

Les yeux de Mrs. Strickland se remplirent de larmes.

« Je tâcherai de filouter dix jours si je peux en automne, dit-il en manière de consolation, mais pour le moment il me faut m’en aller. Cela ne vaudra jamais rien de laisser croire à la bande qu’elle peut me barboter mes affaires à moi. »

C’était dans l’après-midi, et Strickland me pria à déjeuner pour me laisser quelques instructions à propos de sa grande chienne, avec pleins pouvoirs pour réprimander ceux qui n’en prendraient pas soin. Tietjens se faisait trop vieille et trop grasse pour vivre dans les plaines en été. Lorsque j’arrivai, Adam avait grimpé dans sa chaise haute à table, et Mrs. Strickland semblait prête à pleurer à tout moment sur la misère générale des choses.

« Je descends aux Plaines demain, mon fils, dit Strickland.

— Pour quoi faire ? dit Adam, en atteignant une mangue mûre et s’ensevelissant la tête dedans.