Aller au contenu

Page:Kipling - Du cran.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est ainsi que le reste squelettique de la brigade resta bien clos parmi les kopjes jusqu’à ce que les Boërs, ne les voyant pas en force sur la ligne du ciel, se demandassent avec crainte s’ils n’avaient pas appris les rudiments de la guerre. Ils découvraient rarement un canon, pour la raison qu’ils en avaient si peu ; ils éclairaient par quatre et cinq en guise de troupes retentissantes et de compagnies jacassantes, et où ils voyaient un chemin trop évident ouvert à l’attaque, manquant de force pour la pousser jusqu’au bout ils regardaient ailleurs. Grande fut la colère dans le commando boër de l’autre côté de la rivière — la colère et le malaise.

« La raison est qu’ils ont si peu d’hommes, rapportaient les fermiers loyaux, tout frais rentrés de la vente de leurs melons au camp, et d’avoir porté la santé de la reine Victoria avec du bon whisky. Ils n’ont pas de chevaux — rien que ce qu’ils appellent de l’Infanterie Montée. Ils ont peur de nous. Ils essaient de nous rendre amis en nous donnant de l’eau-de-vie. Venez tirer dessus. Alors vous nous verrez nous lever et couper la ligne.

— Oui, nous savons comment vous vous levez,