Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/110

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— Où sont les méchants qui t’ont donné des coups de lance, chérie ? dit Teshumai Tewindrow.

— Il n’y avait personne, dit Tegumai. Ma seule visite de ce matin est ce pauvre homme que vous essayez d’étrangler en ce moment. N’allez-vous pas bien ou si vous êtes malades, ô Tribu de Tegumai ?

— Il apportait une horrible image, dit le Grand Chef, une image qui te montrait tout lardé de lances.

— Euh !… Hum !… P’têtre que je ferais mieux de raconter que c’est moi qui lui ai donné l’image, dit Taffy.

Mais elle ne se sentait pas très à l’aise.

— Toi, dit la tribu de Tegumai, d’une seule voix, Petite-personne-dépourvue-de-manières-et-qui-a-besoin d’être-fouettée ! Toi ?

— Taffy, ma petite, dit son père, nous y sommes d’un petit raffut, et il passa son bras autour de Taffy et ça lui était égal.

— Explique, explique, explique, dit le Grand Chef de la tribu de Tegumai. Et il sautait à cloche-pied.

— Je voulais que l’Étranger aille chercher le harpon de P’pa, dit Taffy, c’est pourquoi j’ai fait le dessin. Il n’y avait pas des tas de harpons. Il n’y en avait qu’un. Je l’ai dessiné trois fois pour être plus sûre. Il n’y avait pas moyen de l’empêcher d’avoir l’air piqué dans la tête de P’pa — l’écorce était trop petite ; et ces