Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/130

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Ils rentrèrent à la maison, et tout ce soir-là Tegumai, assis d’un côté du feu et Taffy de l’autre, dessinèrent des ya et yo et shu et shi dans la suie du mur, en riant tout bas jusqu’à ce que sa maman dît :

— Vrai, Tegumai, tu es pire que ma Taffy.

— S’il vous plaît, ne prenez pas ça mal, dit Taffy. Ce n’est que notre secret-surprise, Maman chérie, et nous raconterons tout dès la minute où ce sera fini. Mais, je vous en supplie, ne me demandez rien maintenant, ou il faudra que je vous dise.

Aussi sa Maman se tint-elle coite ; et, dès le matin, Tegumai, tout alerte, descendit à la rivière pour réfléchir à de nouveaux sons-images, et quand Taffy se leva, elle vit ya-las (l’eau est finie ou s’échappe) à la craie sur le bord de la grande citerne de pierre, à l’entrée de la Grotte.

— Hum ! dit Taffy. Ces sons-images sont un peu ennuyeux ! C’est comme si papa avait pris la peine de venir ici lui-même me dire de puiser d’autre eau pour la cuisine de maman.

Elle alla à la source derrière la maison et remplit le réservoir à l’aide d’un seau en écorce ; puis elle descendit en courant à la rivière, où elle alla tirer l’oreille gauche à son papa — celle qu’elle avait permission de tirer quand elle était sage.

— Maintenant, viens ; nous allons dessiner tous les