Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/163

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manières. Elle s’arrangea, pour y coucher, une jolie caverne sèche au lieu d’un tas de feuilles humides ; elle poudra le sol de sable clair et elle fit un bon feu de bois au fond de la caverne ; puis elle pendit une peau de cheval, la queue en bas, devant l’entrée de la caverne, et dit :

— Essuie tes pieds, mon ami, quand tu rentres ; nous allons nous mettre en ménage.

Ce soir, Mieux Aimée, ils mangèrent du mouton sauvage cuit sur les pierres chaudes et relevé d’ail sauvage et de poivre sauvage ; et du canard sauvage farci de riz sauvage et de fenouil sauvage et de coriandre sauvage ; et des os à moelle de taureaux sauvages et des cerises sauvages, avec des arbouses de même. Puis l’Homme, très content, s’endormit devant le feu ; mais la Femme resta éveillée, à peigner ses cheveux. Elle prit l’épaule du mouton — la grande éclanche plate — et elle en observa les marques merveilleuses ; puis elle jeta plus de bois sur le feu et fit un Sortilège. Ce fut le premier Sort qu’on eût fait sur la terre.

Là-bas, dans les Bois Mouillés, tous les Animaux sauvages s’assemblèrent où ils pouvaient voir de loin la lumière du feu, et ils se demandèrent ce que cela signifiait.

Alors Cheval Sauvage piaffa et dit :

— Ô mes Amis, et vous, mes Ennemis, pourquoi