Page:Kipling - Histoires comme ça pour les petits, trad Humières et Fabulet, 1903.djvu/180

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son épaule et le poursuivit entre ses pattes de derrière et fit semblant de le perdre, et fonça dessus de nouveau jusqu’à ce que le Bébé rît aussi fort qu’il avait pleuré et jouât d’un bout de la grotte à l’autre tant qu’il fut las et s’installa pour dormir avec le Chat dans ses bras.

— Maintenant, dit Chat, je chanterai au Bébé une chanson qui l’empêchera de s’éveiller d’une heure.

Et il se mit à ronronner tout bas, tout doux, tout doux, tout bas, jusqu’à ce que le Bébé s’endormît.

La Femme sourit et les regarda tous deux et dit :

— Voilà qui fut très bien fait. Nul doute que tu sois très habile, ô Chat.

À la minute, à la seconde, Mieux Aimée, la fumée du Feu au fond de la Grotte descendit tout à coup de la voûte — poff ! — parce qu’elle se rappelait le marché fait avec le Chat, et quand elle se dissipa, vrai comme je le dis, voici le Chat installé bien aise auprès du feu !

— Ô mon Ennemie, Femme de mon Ennemi, et Mère de mon Ennemi, c’est moi ; car pour la seconde fois tu as parlé à ma louange, et maintenant j’ai droit de me mettre auprès du feu qui tient chaud, désormais et toujours. Pas moins, je suis le Chat qui s’en va tout seul, et tous lieux se valent pour moi.

Alors la Femme fut très en colère et défit ses cheveux et remit du bois sur le feu et sortit le grand os d’éclanche et se mit à faire un sortilège qui l’empêchât de