Page:Kipling - Le Livre de la jungle, illustré par de Becque.djvu/87

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sur les marches rouges, par trois rangs de profondeur, dansaient de rage de haut en bas, prêts à l’attaquer de tous côtés à la fois, si elle faisait mine de sortir pour venir au secours de Baloo. Ce fut alors que Bagheera souleva son menton tout dégouttant d’eau, et, de désespoir, lança l’Appel des Serpents pour demander secours :

— Nous sommes du même sang, vous et moi.

Kaa, semblait-il, avait tourné queue à la dernière minute. Et Baloo, à demi suffoqué sous les singes au bord de la terrasse, ne put retenir un petit rire en entendant la Panthère Noire appeler à l’aide.

Kaa venait à peine de se frayer une route par-dessus le mur de l’ouest, prenant terre d’un effort qui délogea une des pierres du faîte pour l’envoyer rouler dans le fossé. Il n’avait pas l’intention de perdre aucun des avantages du terrain ; aussi se roula-t-il et déroula-t-il une ou deux fois, pour être sûr que chaque pied de son long corps était en condition. Pendant ce temps, la lutte avec Baloo continuait, les singes glapissaient dans le réservoir autour de Bagheera, et Mang, la Chauve-Souris, volant de-ci, de-là, portait à travers la jungle la nouvelle de la grande bataille, si bien que Hathi lui-même, l’Éléphant Sauvage, se mit à trompeter, et que, de très loin, des bandes de singes éparses, réveillées par le bruit, accoururent, en bondissant à travers les routes des arbres, à l’aide de leurs amis des Grottes Froides, tandis que le fracas de la lutte effarouchait tous les oiseaux diurnes à des milles à l’entour.

Alors vint Kaa, tout droit, très vite, avec la hâte de tuer. La puissance de combat d’un python réside dans le