Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/103

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utiles, des blessures, du poil (je suis à moitié pelée tout le long du dos) et enfin de l’honneur. Je dis de l’honneur, car rappelle-toi, Mowgli, que moi, la panthère noire, j’ai été forcée d’appeler Kaa à l’aide, et que tu nous as vus, Baloo et moi, demeurer stupides comme de petits oiseaux devant la Danse de la Faim. Tout ceci, petit d’homme, vient de tes jeux avec les Bandar-Log.

— C’est vrai, c’est vrai, dit Mowgli avec chagrin. Je suis un vilain petit d’homme, et je me sens le cœur bien triste.

— Hum ! Que dit la Loi de la Jungle, Baloo ?

Baloo ne voulait pas accabler Mowgli, mais il ne pouvait prendre de tempéraments avec la loi ; aussi mâchonna-t-il :

— Chagrin n’est pas punition. Mais souviens-t’en, Bagheera… il est tout petit !

— Je m’en souviendrai ; mais il a mal fait, et les coups méritent maintenant des coups. Mowgli, as-tu quelque chose à dire ?

— Rien. J’ai eu tort. Baloo et toi, vous êtes blessés. C’est juste.

Bagheera lui donna une demi-douzaine de tapes, amicales pour une panthère (elles auraient à peine réveillé un de ses propres petits), mais qui furent